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Homelie de la messe de Sépulture de père Gérard d’Esparron
Le lundi 17 mars à l’église de Saint-Jean du Bruel
Article mis en ligne le 21 mars 2025

par Père Pierre Gauthier

« Qu’est-ce donc qu’Apollos ? Qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs par qui vous avez été amenés à la foi ; chacun d’eux a agi selon les dons que le Seigneur lui a accordés. Moi, j’ai planté, Appolos a arrosé, mais c’est Dieu qui faisait croître  » 1 Co 3,5-6.

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » Jn 6,68.

Ces textes de l’Écriture qui ont formé la première lecture et l’Évangile et dont j’ai cité quelques versets ont été choisis par le père d’Esparron lui-même pour cette messe de sa sépulture. Nous les avons entendus et nous les recevons comme une forme de testament spirituel, un legs qu’il nous fait de sa pensée et de ses convictions de chrétien et de prêtre. L’exercice de l’interprétation n’est pas le plus facile. Pour m’y essayer, je mettrai en vis-à-vis l’enseignement de ces textes et celui que nous pouvons tirer de la vie du père Gérard et ainsi dégager le message qu’il nous a laissé.

La liste des responsabilités ecclésiales assumées par le père Gérard est longue comme est longue sa vie sacerdotale elle-même, soit dans la région parisienne au début, soit dans les diocèses de Montpellier, de Mende et de Rodez ensuite. Ordonné prêtre en 1961, il avait fêté récemment les 64 ans de sacerdoce. Partout où il a été, Gérard a mis ses dons naturels de sympathie et de convivialité au service des dons surnaturels conférés par la grâce du baptême et de l’ordination sacerdotale, pour son activité de prêtre et de pasteur. En cela et par-dessus tout il s’est mis au service du Christ, vrai pasteur, et s’est effacé devant lui comme le serviteur laisse la place à son maître. « Qu’est-ce donc qu’Apollos, qu’est-ce que Paul ?, demande ce dernier et il répond, Des serviteurs par qui vous avez été amenés à la foi : chacun d’eux a agi selon les dons que le Seigneur lui a accordés ». Cette réponse fut aussi celle de Gérard, me semble-t-il, celle qu’il nous laisse en héritage.

Le serviteur garde les yeux fixés sur son maître. Il y a là aussi un autre trait de la personnalité spirituelle de Gérard, son souci d’obéir au Christ dans l’Église, son attachement au Christ. L’extrait de l’évangile, choisi par lui, me semble une indication de cela. Jésus évalue la situation après son discours dit « du pain de vie ». Beaucoup de disciples arrêtent de le suivre. « Alors, Jésus dit aux douze [Apôtres] : et vous, n’avez-vous pas l’intention de partir ». Toujours prompt à prendre la parole « Simon Pierre répondit : Seigneur à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle »

Gérard fut ordonné prêtre en 1961 et commença alors d’exercer le ministère sacerdotal. Le concile Vatican II était en cours. Gérard fut le témoin et, à sa place, l’acteur des adaptations voulues par celui-ci pour l’Église. Il fut aussi le témoin de défections de plusieurs, des prêtres en particulier, dont certains étaient ses proches ou ses amis. Durant cette période qui dure jusqu’aujourd’hui et correspond à la durée de sa vie de prêtre, Gérard s’est montré loyal à l’Église. Il portait une attention particulière à la célébration des offices à laquelle l’avait rendu sensible une expérience monastique faite au début. La messe était pour lui une action de toute l’Église : Il aimait la célébrer devant l’assemblée des chrétiens, dans les paroisses du pays millavois et au monastère des Clarisses de Millau.

Cette loyauté était assortie d’une grande charité pour tous. Son action et sa présence dans les hôpitaux et les maisons de retraite le mettaient au contact du tout-venant. Il était « aux périphéries » bien avant que le pape François invitât les catholiques à s’y rendre. A chacune des personnes qu’il rencontrait, malades ou membres du corps médical, Gérard savait dire une parole appropriée ou faire l’action convenable. Il aimait s’étendre sur ces dire et ces faits, qu’il racontait avec humour.

Pour les prêtres de Millau à qui il s’était joint en 2011, il a été un confrère dévoué, chaleureux, jovial, discret.

Au témoignage de sa vie s’ajoute celui qu’il nous donne par les lectures de l’écriture qu’il avait lui-même choisies pour cette messe. L’un et l’autre appellent de notre part l’action de grâce pour sa vie et la prière pour le repos de son âme. Amen !